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Mines et carrières


Histoire oubliée des mines d’ONANS

En foret, sur la commune d’Onans, se trouvent les traces d’anciennes exploitations minières. Il s’agit  de mines de fer.

Entrée du puits principal de la mine de Forez. Nettoyage de l’orifice par la CPEPESC* en 1994. Cliché M. Cottet

Rien d’original dans cette zone géologique limite  Doubs /Haute-Sâone car, les mines de fer y abondaient, fournissant une industrie sidérurgique qui atteint son apogée au cours du XIXème siècle. En effet ces mines faisaient même de la Haute-Sâone proche un des premiers départements sidérurgiques français Ces exploitations minières se sont étalées du XVIème au XIXème siècle.

Entrée du puits principal de la mine de Forez. Nettoyage de l’orifice par la CPEPESC* en 1994. Cliché M. Cottet

En effet ces mines faisaient même de la Haute-Sâone proche un des premiers départements sidérurgiques français

Ces exploitations minières se sont étalées du XVIème au XIXème siècle. Pour pouvoir déterminer l’époque de ces mines, des historiens et des archéologues miniers ont étudié à la fois les textes d’archives, pouvant les mentionner, et ont procédé à une recherche sur le terrain de tous les indices pouvant indiquer la méthode d’exploitation.

Dans les mines d’une façon générale jusque vers 1620, le creusement est fait manuellement. Le mineur taille la roche à l’aide de marteau et de pointerolle. Il utilise aussi des coins enfoncés à l’aide de masses dans les fissures.

Puis au XVIIIème siècle, la poudre fait son apparition en plus des outils précédents. On utilise des barres à mines et des fleurets pour percer dans la roche le trou qui recevra la charge explosive.

Enfin au XIXème on peut trouver des wagonnets, des rails métalliques….

Le minerai peut être  simplement extrait à la pioche, « à ciel ouvert », avant d’être lavé dans des ruisseaux, des lavoirs ou des « patouillets » proches.

  Les traces laissées par ces outils, tous ces dispositifs annexes, les objets eux-mêmes sont des pistes pour les archéologues. Quelquefois  seuls les noms de lieux et la toponymie locale fine trahissent les anciens emplacements aujourd’hui disparus. Ces endroits de lavage, par exemple, n’ont pas été identifiés autour des mines de Forez, leur absence a ainsi suggéré aux chercheurs une autre hypothèse :

 « La mine karstique d’Onans (25) a livré des renseignements sur le tri souterrain. Les mineurs séparaient de manière systématique les concentrations de minerai de leur gangue sur le plancher stalagmitique pour les évacuer ensuite à l’extérieur. Un puits d’extraction était foré à quelques mètres de l’aire de tri. L’objectif des mineurs était d’opérer une première sélection dans un souci d’efficacité et de rentabilité. » **

*CPEPESC commission permanente d’étude et de protection des eaux, du sous-sol, des cavernes

Le document cité ci-dessous est disponible aux Archives Départementales de Haute-Saône il se nomme « Redevance proportionnelle sur les mines ».  Dans l’état  d’exploitation des mines de fer alimentant le fourneau de Fallon en l’année 1818 on trouve bien mentionnée la mine d’Onans. Voyons tous les détails.

Le nom de la commune … ONANS y est notifié
… et le nom de la mine : OSNANS Les autres noms correspondent aux autres mines alimentant le fourneau de Fallon comme le stipule l’intitulé du document.

Elle y est décrite comme comportant deux puits profonds (4 à 6 m)  au bas desquels des galeries inclinées et sinueuses suivent les veines de la mine.

Des tourniquets fonctionnent sur les puits (systèmes de treuils)

« La mine d’Osnans se trouve en nids dans le terrain calcaire. Ces nids varient quant à leur forme et à leurs dimensions. Tantôt ils paraitront être de riches filons tantôt des couches plus ou moins épaisses, mais de quelques manières qu’ils se présentent ils ne seront jamais très étendus. Souvent la mine est accompagnée de veines de sables, elle est toujours plus ou moins mélangée de terre argileuse. La mine en terre rend de 1/9 à 1/6 de mine lavée qui est très fusible mais qui donne un fer un peu cassant. »

Et les mineurs dans toute cette approche ….Ils étaient en 1818 au nombre de huit pendant une période de travail de dix mois !

Désormais ces puits peuvent apparaître comme de simples trous certes profonds ou excavations partiellement comblées. Ils disparaissent progressivement avec le temps. Une lecture fine du paysage montre à proximité de ces puits  des remblais de matières stériles issus de l’extraction du minerai : les haldes (nommés aussi verses ou terrils). Les traces de l’homme, du mineur, sont bien présentes

ONANS : des mines de fer alluvionnaire.

Parfois, la couche d’alluvions (dépôt laissé par la mer) renfermant des petits grains de minerai (= pisolithes), remplit plus ou moins des cavités souterraines. En effet, les produits ferrugineux, plus denses, ont été entraînés dans les dépressions et les parties profondes du karst (= région dont le relief est constitué de roches calcaires épaisses, résultant de l’action, en grande partie souterraine, d’eaux dissolvantes).

La sortie du minerai se fait alors au pic, en agrandissant les puits naturels.

Les grains sombres sont des pisolithes dans un
conglomérat extrait de la mine d’Onans.

La couche est parfois assez épaisse et peut atteindre plusieurs mètres. Elle peut être recouverte par une couche de roches qu’il faut alors percer.
 Ce type de mines est très répandu ( Fallon, Montcey, Bussurel….)

Des exemples de minerai de fer trouvés dans les champs de la commune.

Parfois, la couche d’alluvions (dépôt laissé par la mer) renfermant des petits grains de minerai (= pisolithes), remplit plus ou moins des cavités souterraines. En effet, les produits ferrugineux, plus denses, ont été entraînés dans les dépressions et les parties profondes du karst (= région dont le relief est constitué de roches calcaires épaisses, résultant de l’action, en grande partie souterraine, d’eaux dissolvantes).

La sortie du minerai se fait alors au pic, en agrandissant les puits naturels.La couche est parfois assez épaisse et peut atteindre plusieurs mètres. Elle peut être recouverte par une couche de roches qu’il faut alors percer. Ce type de mines est très répandu ( Fallon, Montcey, Bussurel….)

Et pourquoi se met on a creuser…

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Schéma d’une recherche de minerai

Une petite entrée de mine en Forez telle qu’elle se présentait il y a quelques années, aujourd’hui disparue.

On décide de creuser pour retrouver un filon perdu…

On descend à la verticale … Les puits se succèdent dans un certain alignement, qui ne doit rien au hasard.

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Dessins J.P Mourat 1994

Quelques clichés de M. Cottet ,où l’on perçoit nettement le plancher perforé pour extraire le minerai

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Cliché M. Cottet

La partie de la grotte la plus vaste . (Cliché M. Cottet)

Un boyau vertical d’aération désormais comblé de l’extérieur. (Cliché M. Cottet)

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Dessins J.P Mourat 1994
Dessins J.P Mourat 1994
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Les relevés spéléologiques des mines  par le groupe de L’ASCONIL datent de 1981

(ASCONIL association de connaissance de la nature des environs de L’Isle sur le Doubs)

L’étude des mines d’Onans a été réalisée par Hélène Morin–Hamon et Denis Morin. Un ouvrage a été édité et un site est disponible si vous souhaitez approfondir cette approche des mines.
**Morin-Hamon Hélène. Doubs, Haute-Saône. Les ateliers de préparation mécanique des minerais de fer d’altération en Franche-Comté : Bethoncourt (Doubs), Onans (Doubs) et la Montbleuse (Haute-Saône). In: Archéologie médiévale, tome 27,1997.p 285;

Les habitants de la mine…

Liste des 6 espèces de chiroptères habituellement présentes dans les parties souterraines de la grotte-mine du Coteau Couillery à ONANS (25).

Cette liste fait toujours l’objet d’un suivi régulier (notamment de la population hibernante) par la CPEPESC Franche-Comté dans le cadre de ses programmes d’actions en faveur des Chiroptères en Franche-Comté ( avec le soutien de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté) :

– Petit rhinolophe (espèce majoritaire, avec plus d’une trentaine d’individus observés lors du dernier suivi)
– Grand rhinolophe
– Grand murin
– Murin à oreilles échancrées
– Murin de Daubenton
– Murin de Natterer

Notons  que ce site est protégé par arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) et fait également l’objet d’une ZNIEFF de type 1. Lancé en 1982, l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d’identifier et de décrire, sur l’ensemble du territoire national, des secteurs de plus grand intérêt écologique abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissance mais aussi un outil d’aide à la décision (protection de l’espace, aménagement du territoire


En plus du fait que les mines constituent un milieu fragile (chauve-souris, crustacés…) qu’il s’agit de préserver à tout prix, c’est une source de dangers pour le visiteur, leurs abords sont sécurisés, leur accès est strictement réglementé par la préfecture.

Suite à cette page d’histoire locale, respectons l’environnement !

Un grand merci à J.P Mourat pour ce document préparé avec passion.