Histoire du village
Onans est un bourg des plateaux pré-jurassiques qui séparent les vallées de l’Ognon et du Doubs
Il occupe le fond d’une vallée sèche largement évasée qui le coupe en deux quartiers bien distincts.La partie la plus importante, sur le versant Est, évite ainsi le fond de la vallée qu’aucun cours d’eau ne parcourt, car à quelques centaines de mètres au nord, le ruisseau qui vient de Marvelise (le Gaudevin ou Roux) se perd dans un entonnoir pour ne réapparaître qu’à Lougres.C’est donc sur ce territoire accidenté que se mêlent fermes anciennes ou restaurées, maisons récentes et grandes bâtisses.
Elles rappellent qu’elles ont servi de logis aux voyageurs du XVIIIe siècle quand Onans était un important lieu d’étape.
Altitude : 360 mètres au village
Histoire du nom de Onans
Le nom de notre commune a changé au fil du temps.Son nom apparaissant pour la première fois dans le cartulaire de l’abbaye de Lieu croissant, il semble bien qu’Onans soit contemporain de cet établissement cistercien.
Cependant peu de documents existent, les rares mentions disponibles par exemple sur internet (Wikipédia entre autres ) ne citent pas de sources.
D’abord Ornans en 1150 (Source ?), puis en 1199 on trouve une expression « in sacello d’Ornans » (Source ?), qui semble signifier « dans un petit sanctuaire d’Onans », le terme provient de sacellum mot latin désignant un sanctuaire de petite taille ; de même au XIIème siècle apparaît dans un texte l’expression « vilicus d’Ornans »(Source ?). Cette dernière forme un peu anachronique semble-t-il désignait dans l’antiquité tardive un régisseur ou intendant de domaine rural, il qualifie à cette date ce qui vient de la campagne. Puis Ornans mentionné en 1357 devient Osnans en 1681 ainsi qu’en 1793 (an II de la république) puis enfin Onans depuis 1648 (d’après Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 5, Besançon, Cêtre, 1986). Le passage d’une dénomination à l’autre ne semble pas nettement identifiée dans le temps.
On en voudra pour preuve que la mine de fer du bois de Forez gardera jusqu’en 1818 l’appellation « mine d ‘Osnans sur le territoire d’Onans» (source : Redevance proportionnelle sur les mines, état d’exploitation des mines de fer alimentant le fourneau de Fallon, Archives Départementales de Haute-Saône 1818 ).
Mais depuis l’origine le nom de la commune malgré quelques modifications peu conséquentes garde cependant son origine burgonde. Les terminaisons en –ans sont typiques de l’implantation de cette peuplade d’origine germanique dans notre région.
L’origine du nom est vraisemblablement à rechercher comme une association classique chez les Burgondes entre la terminaison ANS et le nom du fondateur de la colonie d’implantation ou de celui qui a présidé au rassemblement en un lieu propice (souvent vers des points d’eau) d’un certain nombre de familles, exemple assez clair dans Beremund fondateur de Bremondans, Fulchar de Foucherans, Sigismund dans Semondans ou encore Hymnemunduns dans Hyémondans. Et surtout pour Oswin (VIème siècle) qui, souvent déformé, Orningos Orningi Auriningi Aurwin est devenu Aurin, que l’on retrouve dans Ornans comme dans Onans ! . La traduction donnerait d’après Perrenot « l’ami brillant ».
La source principale est à rechercher dans l’ouvrage « la Toponymie burgonde » de Théophile Perrenot (1859-1941). Notons que cet auteur est né à Vandoncourt dans le Doubs et fût professeur d’allemand à Montbéliard et linguiste. Le livre, oeuvre d’une vie passée à la recherche de la compréhension de la langue burgonde où il fut un véritable défricheur, ne fut édité qu’en 1942 après la mort de l’auteur, préfacée , corrigée par le célèbre linguiste Albert Dauzat. Il est accessible aujourd’hui en réimpression (éditions des régionalismes 2017) ou partiellement disponible en version numérique.
Cette étude exhaustive sur le sujet montre la dissémination dans notre région des appellations de lieux comme autant de traces des mouvements burgondes de conquêtes, allant jusqu’à se répandre sur la quasi totalité de la Séquanie occidentale vers 474 de notre ère. En suivant les cours d’eaux ou les voies romaines traditionnelles en usage les burgondes échelonnent ainsi les noms en Ans sur ces divers parcours.
Citons pour plus de précision historique Perrenot : « Ce qui a motivé la venue des burgondes en Franche Comté c’est la menace d’une conquête alémanique. C’est en vertu d’un accord avec les empereurs que les Burgondes auxiliaires et alliés de Rome se sont établis en Franche Comté dans le but de défendre la province séquanaise contre les Alamans, les adversaires les plus acharnés et les plus redoutables de l’Empire. Jusqu’en 454, les Alamans ne se lassent pas, malgré leurs pertes et leurs défaites répétées de pousser leurs incursions dans la Séquanie mais toujours ils sont repoussés au delà du Rhin. Aétius disparaît en 454 laissant l’empire à la merci des barbares. Dés lors les Alamans renouvellent leurs invasions en Franche Comté avec une audace croissante : ils commencent à y mettre pied et cherchent à s’y fixer définitivement. Ils l’occupent, semble-t-il temporairement de 454 à 472 et se rendent maîtres de Langres, Besançon et Mandeure. Vers 472 ils sont parvenus à se répandre sur la plus grande partie de la Séquanie occidentale. A ce moment les empereurs voulant à tout prix conserver la province à Rome et garder les défilés entre les Vosges et le Jura qui ouvrent la route de Lyon et du Sud de la Gaule envoient les fédérés burgondes dans les vallées de la Sâone et du Doubs et leur confient la mission périlleuse d’en chasser les Alamans en voie d’installation et de les faire refluer dans la plaine d’Alsace. L’occupation alémanique a donc précédé l’occupation burgonde et s’est produite de 454 à 472. L’arrivée des Burgondes a eu pour cause déterminante le séjour temporaire des Alamans dans nos contrées ; elle a eu pour conséquence l’établissement définitif des Burgondes sur notre sol ».
Sources : La Toponymie burgonde de Théophile Perrenot (1859-1941). Éditeur : Payot 20/10/2017. Notons que cet auteur est né à Vandoncourt dans le Doubs et fût professeur d’allemand et linguiste. ·
De 1384 a la révolution
En 1384, Renaud de Vendelincourt,chevalier, « vend au Comte Etienne de Montbéliard la moitié par indivis de tout ce que Jean dit Marrage (ou Managuez ou Malraiget) de Delle possédait à Onans ainsi que tous les droits au dit lieu pour le prix (le 30 francs de bon or, au cours de France ».
A Onans, en 1424, un dénombrement fait ainsi apparaître sept possédants :
Henriette de Montbéliard a 17 familles,
Thomas de Grammont 14
Anthoine deGrange 3
Perrin le bâtard de Roche 2,
Jean Petit Louet de St Aisne 19,
Jeannotte du Four 2
Etienne de Domprel 8.
Chacun des six derniers a la moyenne et basse justice sur ses sujets, la haute justice revenant à Henriette.
Le gros bourg d’alors (65 familles sans compter celles appartenant à Lieu-croissant, plus de 200 habitants) est le siège d’une mairie, véritable centre administratif et fiscal d’une partie de la seigneurie.
Jusqu’à la Révolution, par les achats,les cessions, les successions, les fiefs changent de propriétaires. C’est ainsi qu’en 1702, le comte de Montbéliard possède,en administration directe, 9 hommes et divers chaseaux et meix mainmortables, taillables, corvéables, justiciables.
A la haute justice sur tous les sujets et biens d’Onans, il ajoute certaines corvées (la «cloye ») et droits (la geiste aux chiens) à des sujets d’autres fiefs.
Claude de Vaudrey, lui, lient le fief le Vallerois, composé d’un meix noble,d’un four banal, du moulin et d’une quarantaine d’hommes, et le marquis de Trichastel a 23 sujets et un four banal.Pour l’ensemble du village, il semble qu’il n’y ait que 2 hommes de franche condition.
Dans les années qui précèdent la révolution, l’abbé Clerget, curé d’Onans fait paraître quelques ouvrages qui sont autant de critiques sur l’ordre établi et en particulier de la mainmorte.
Par l’importance de sa population et son activité écolomique de ville d’étape, Onans devient
chef-lieu de canton de 1790 à 1801.
Son Eglise
C’est en 1199 qu’apparaît pour la première fois la mention de l’église de Marvelise et de sa chapelle d’Onans :
Amédée, archevêque de Besançon, les donne à l’abbaye de Lieucroissant. Au XVIIIe siècle, la chapelle est promue église-mère.
Le sanctuaire, situé sur une esplanade close qui domine le fond de la vallée, date pour l’essentiel de 1853. Le clocher porche, surmonté d’un dôme à 4 pans, est ce qui reste de l’édifice précédent (1729).
La porte intérieure, cintrée, est du XVIe siècle et, avec elle, ce sont trois marches qui séparent le clocher-porche de la nef à trois travées.
Une chaire imposante, en bois, ornée de 4 panneaux sculptés, un tableau en bois peint représentant le baptême du Christ, auprès du baptistère, quelques pierres tombales dans la nef centrale, sont dignes d’intérêt.
A la limite de Faimbe et d’Onans, une petite chapelle a été érigée en action de grâces après la guerre de 1870.
CHAIRE (détail) Bois
Église Saint-Martin 25/10/1903
La chaire est utilisée par le prédicateur pour prononcer ses sermons. Elle remplace les ambons, qui remplissaient cet usage, à partir du Mile siècle. Cette tribune, surmontée d’un abat-voix, est ornée de quatre – panneaux sculptés. Elle présente la particularité de se trouver à droite en entrant dans l’église et non à gauche.